Lorsqu’on implique les jeunes, ils s’engagent. Ils sont prêts à prendre l’espace qu’on leur réserve, à participer, à contribuer.
Le projet « Parole aux jeunes (PAJ) – Mieux prévenir et agir contre l’exploitation sexuelle », du Bureau international des droits des enfants, lancé en 2021 au Québec, a permis de donner la parole aux adolescentes et adolescents, afin qu’ils[elles] influencent les stratégies de prévention et d’action contre l’exploitation sexuelle dans la nouvelle ère technologique portée par la pandémie et le « tout-à-l’écran ».
Ce projet de plus de deux ans, initié par le Bureau international des droits des enfants, avait pour objectif d’améliorer entre autres le ciblage des campagnes de prévention de l’exploitation sexuelle. Un groupe d’élèves de l’école secondaire des Patriotes a participé à ce vaste projet. Ils ont travaillé un concept pour dénoncer l’exploitation sexuelle faite aux jeunes et ont remis ses recommandations. Félicitations à tous les participants pour leur engagement et merci aux enseignantes responsables du projet : Véronique Mainville et Isabel Landry.
Parmi les conclusions, les adolescents affirment qu’il est important de ne pas les infantiliser en utilisant un langage prétendument « cool » dans les campagnes de sensibilisation, car cela ne l’est pas réellement. De plus, ils soulignent que le message ne devrait pas seulement cibler les victimes, mais plutôt mettre l’accent sur la condamnation des actes tels que la sextorsion et la diffusion de photos intimes. Ces jeunes comprennent que tout le monde a un rôle à jouer pour mettre fin à ces comportements inappropriés.
Ces jeunes ont également abordé les « signaux d’alarme » de l’exploitation sexuelle, tels que la manipulation, l’abus de confiance et de pouvoir. En tant qu’experts des médias sociaux, ils ont souligné la nécessité d’utiliser différents canaux et médias : Instagram pour les jeunes, Facebook pour les parents. Ils souhaitent un langage simple et réaliste, car les campagnes de prévention qui présentent des cas extrêmes d’abus manquent leur objectif, étant donné que la réalité est plus subtile. Ils soulignent que la prévention fonctionne lorsque les jeunes peuvent s’identifier aux messages.
Au total, 5 groupes de jeunes issus d’écoles secondaires et d’organisations communautaires ont échangé sur la violence et l’exploitation sexuelles. Ils ont également reçu une formation sur des concepts tels que l’âge du consentement pour enrichir leurs discussions lors d’ateliers. Ensuite, ces quelque 70 adolescents âgés de 14 à 17 ans ont développé des projets qui reflètent leurs constats et les moyens de prévention de l’exploitation qu’ils recommandent afin d’influencer les stratégies de prévention. Ces projets ont pris la forme de capsules vidéo, de balados, etc.